Le multiculturalisme, une politique de la reconnaissance

#JusticeSociale, semaine 12. Dans les semaines précédentes, nous avions abordé la pensée des #communautariens. Cette fois-ci, nous allons aborder le #multiculturalisme, une école de pensée qui est assimilée à des personnages comme Charles #Taylor, Michael #Walzer et Will #Kymlicka.

Le #multiculturalisme est souvent confondu avec le #communautarisme. Ils sont proches car centrés chacun sur les #communautés, leurs héritages et #solidarités dans la vie sociale. Pourtant, le multiculturalisme ne remet pas en cause l’héritage #libéral comme le font les communautariens. Ces derniers cherchent à concilier les #libertés individuelles et l’#égalité des chances avec une nécessaire #reconnaissance de la #diversité des#cultures. Le multiculturalisme ne cherche donc pas un « Bien » centré sur des valeurs morales partagées, mais plutôt la reconnaissance de « #droits » qui vont protéger des identités sociales et culturelles réelles. Par rapport au libéralisme, la notion de droit se déplace des individus vers les communautés. En somme, le multiculturalisme ne vise pas le rétablissement de la morale mais plutôt une organisation sociale respectueuse des communautés.

Le #pluralisme social défendu par les multiculturalistes demande donc la reconnaissance de la diversité. Chaque humain a droit à la #liberté et à la #dignité. De cette manière, ils sont donc opposés à la logique intégrationniste qui demande aux #minorités de renoncer à ses #particularités (langues, coutumes, etc.), logique qui par extension positionne la culture nationale comme supérieure. Ils sont donc aussi en opposition avec le républicanisme (comme on le retrouve en France) qui sépare la sphère privée, place des libertés, et la sphère publique, où chacun se doit de rester neutre (ne pas afficher de particularités culturelles, sociales, philosophiques, religieuses, etc.). Le multiculturalisme s’oppose à cette différentiation et milite pour une reconnaissance des différences dans la sphère publique. Selon eux, la politique d’assimilation marginalise les minorités et par cette stricte neutralité elle peut cacher une dérive autoritaire discriminante.

Le multiculturalisme invite à créer une #politique de la #reconnaissance. Et en ce sens, la politique se doit d’être un espace de délibération commune. En outre, leur souhait n’est pas d’exacerber les différences culturelles mais de créer le #dialogue. Par ailleurs, l’appartenance culturelle ne doit pas entraver la liberté individuelle, elle ne doit pas devenir une assignation identitaire. La liberté de pouvoir quitter un groupe doit continuer à exister. De plus, l’esprit de dignité de cette pensée veut qu’aucune pratique culturelle ne soit contraire aux valeurs démocratiques de liberté d’expression et d’opinion.

Bien sûr, comme le communautarianisme, le multiculturalisme a eu ses critiques. Comment définir une « culture » ? Sur quelles spécificités ? Le droit, de son côté, a besoin de critères définis et objectifs pour légiférer. Ensuite, peut-on établir une hiérarchie entre des conditions d’existence, comme le chômage, la pauvreté, etc., et des états d’existence comme son ethnie de naissance ? Sans compter que tout avantage à un particularisme fait peser une menace sur l’égalité générale des citoyens.

Au travers des semaines qui vont suivre, chaque mercredi, nous explorerons les reliefs variés et foisonnants de vie de la #JusticeSociale. Une action commune menée par L’Autre "lieu" – RAPA, Centre Franco Basaglia, Revers Asbl et CEMÉA Belgique.