Les communautariens et la morale

#JusticeSociale, semaine 8. Les #Communautariens et la quête du Bien commun.

On l’a vu précédemment dans l’article « Les communautariens et ces liens qui nous lient aux autres », la conception individualiste de la personne doit être remise en cause. Chaque personne fait partie d’une histoire qui le lie aux autres, son identité est constituée d’appartenances et de croyances. Pour les Communautariens, la neutralité et l’autonomie pures sont donc illusoires.

Souvenez-vous, pour eux, la justice sociale relève d’une obligation de #solidarité. Et celle-ci découle de notre #histoire commune, de ces #liens particuliers qui nous lient aux autres et nous donnent des #obligations, des #devoirs, des #responsabilités spécifiques envers nos proches et nos #communautés respectives. Pour les Communautariens, c’est à l’échelle de nos communautés spécifiques que nous éprouvons ces solidarités, c’est à cette échelle là que nous développons nos sentiments moraux et politiques.

Chaque communauté possède ses propres notions de ce qu’est une vie bonne. Et c’est ainsi que nous développons une #morale qui poursuit une fin : celle du #Bien commun. En bref, il s’agit d’un retour aux valeurs communes. Et en regard de cela, il s’agit au droit et aux institutions de promouvoir ces modèles d’excellence.

Mais à l’opposé, ne pourrait-on pas se questionner sur les risques potentiellement autoritaires d’une telle pensée moraliste ? Voire critiquer l’éventuelle repli communautaire que cela peut induire ?

Pour les Communautariens, il s’agit de dépasser les écueils des sociétés libérales (dissolution du lien social, désengagement, etc.) en cultivant le dévouement au Bien commun. Pour eux, faire fi de cela, c’est laisser le champ libre aux fondamentalismes divers. Et donc, l’Etat ne peut pas rester neutre sur des notions du Bien.

Opposés à l’idéal libéral de neutralité du Juste, les Communautariens reviennent au Bien commun. Pour eux, les individus ne sont pas seulement en recherche de leur accomplissement personnel, ils poursuivent aussi des fins collectives. Et cela ne peut se faire qu’au travers d’un Bien commun, un idéal réunissant tous les membres d’une même société.

« Alors que la moralité du juste correspond aux limites du moi et porte sur ce qui nous distingue, la moralité du bien correspond à l’unité des personnes et porte sur ce qui nous lie.»
(Le libéralisme et les limites de la justice; Michael #Sandel)

Il reste encore à définir comment discuter de ce qu’est le Bien commun. Mais comment faire consensus au milieu de tant de différences ? Pour les Communautariens, la vie civique ne se fait que par la rencontre, le lien qui se crée, la discussion et l’échange des valeurs. Il faut donc réinjecter le débat #moral comme débat public. Et il se peut même qu’à force de tisser du lien et à mieux connaître les autres, nous soyons amenés à les comprendre et à recréer un Bien commun.

Au travers des semaines qui vont suivre, chaque mercredi, nous explorerons les reliefs variés et foisonnants de vie de la Justice Sociale. Une action commune menée par L’Autre "lieu" – RAPA, le Centre Franco Basaglia, Revers Asbl et CEMÉA Belgique.