Orwell: On garde un oeil sur vous

En cette fin de période de vacances et pour notre 24ème semaine d’articles, nous vous proposons un second sujet mêlant #jeu vidéo et #JusticeSociale : la découverte d’« Orwell », un jeu de simulation sorti en 2016.

Dans « Orwell », la Nation dans laquelle vous vivez est dirigée par le Parti. Ce dernier a récemment voté la Safety Bill, une loi qui permet au gouvernement de surveiller la population au nom de la sécurité nationale.

Suite à l’adoption de cette loi, un système de #surveillance du nom d’Orwell est créé et vous – le joueur – vous retrouvez aux manettes ! Tout d’abord encadré par vos supérieurs qui vous guideront dans l’utilisation de ce nouveau logiciel, vous vous retrouverez finalement à enquêter en solo sur la série d’attentats qui surviennent dans la capitale.

Vous aurez à votre disposition de nombreux outils pour découvrir qui sont les responsables et empêcher d’autres tragédies : #contrôle des caméras de surveillance de la ville, arpentage des réseaux sociaux (blogs, posts personnels), #espionnage des conversations privées (appels téléphoniques, SMS, emails), intrusion dans les comptes bancaires, etc.

Mais que ne ferions-nous pas pour parvenir à empêcher d’autres attentats ?

A vous de décider – en votre âme et conscience – si les informations que vous découvrez sont pertinentes et utiles à enregistrer dans le logiciel, ou s’il vaut mieux ignorer.

Ces choix auront des conséquences, car en fonction de ce que vous décidez de mettre en avant, l’analyse que vos supérieurs font de la situation changera…
Ainsi, certaines informations sorties de leur contexte peuvent soudain sembler plus dangereuses qu’elles ne le sont vraiment, et entraîner une réaction en chaîne qui peut aboutir à des blessés ou des morts. Alternativement, vous pouvez décider de passer sous silence certains indices.

A vous de décider, de ce que vous allez faire, et d’où se placera votre allégeance. « Orwell » propose d’ailleurs plusieurs fins possibles, et dépendantes de votre type d’implication en tant qu’opérateur du logiciel.

L’inspiration de ce jeu n’est pas si éloignée de celle de « Papers, Please », dont nous vous parlions au début de l’été. Son nom nous évoque immédiatement George #Orwell et son roman « 1984 » – et il nous plonge bien dans le même type de #dystopie, celle d’un état de #surveillance constante au nom de l’intérêt général – justification #utilitariste bien connue.

Ce jeu nous (im)pose plusieurs #questionnements – et c’était bien le but des développeurs: poser des questions, plutôt que d’apporter des réponses…

Comment nous sentons-nous dans une société où les médias sociaux occupent une place prépondérante ? Quelles informations personnelles sont accessibles ? Quelles informations personnelles choisissons-nous de divulguer?

Quelle est la place des #libertés fondamentales et de la sphère privée (dont celle des pensées…), en balance avec la sécurité et la #protection ? La sécurité est-elle vraiment « la première des libertés » (L. Ducarme, 2015, interview de LaLibre), ou au contraire, est-ce qu’en voulant « acheter la sécurité en sacrifiant la liberté », nous risquons de « perdre les deux » ? (Eva Joly, 2015) .

Allez-vous considérer « Orwell » comme un « Big Brother » à abattre ou plutôt comme un nouvel outil, adapté aux réalités actuelles – surtout dans un monde où chacun diffuse ses informations personnelles et photos sur le web ? De quel côté pencherez-vous ?

Au travers des semaines qui vont suivre, chaque mercredi, nous explorerons les reliefs variés et foisonnants de vie de la Justice Sociale. Une action commune menée par L’Autre "lieu" – RAPA, le Centre Franco Basaglia, Revers Asbl et CEMÉA Belgique !

Référence :
Interview de Lucas Ducarme & Eva Joly (2015)